Le lynx est un prédateur nocturne et solitaire, actif du crépuscule au lever du soleil mais rarement observé. Il chasse principalement à l'affût. Ce n'est pas un bon coureur, mais un excellent grimpeur et nageur.
Le lynx est un carnivore peu difficile. Il chasse principalement lapins, lièvres, petits rongeurs, quelques oiseaux et écureuils, mais il peut également s'attaquer à des proies plus grandes comme le chevreuil. Cependant, lorsque ses proies de prédilection viennent à manquer, il ne dédaigne pas les petits rongeurs, insectes ou reptiles qui pourraient se présenter à lui.
Le lynx a besoin de 1 kg
seulement de nourriture par jour. Il peut revenir plusieurs jours
manger une grosse proie (jusqu'à 5 jours), il ne laissera que les os, les viscères, la peau et la tête.
Il a été accusé de causer d'importants dégâts sur le gros gibier (en particulier les cerfs et les chevreuils
mais aussi les moutons), et fut pourchassé impitoyablement — tout comme
le loup ou même l'ours — et pratiquement exterminé en Europe
occidentale.
Le lynx n'attaque pas l'homme, pas même lorsque celui-ci s'approche de sa progéniture.
Chaque adulte a un territoire de 11 à 300 km2,
selon l'abondance des proies ; lorsqu'elles sont rares le lynx doit
patrouiller des zones plus vastes pour se trouver à manger.
La formule Densité supportable pour 100 km2 = 4,58 Log 10 (X) – 9,53 (où X = biomasse d’ongulés en kg/km2)
a été proposée, à partir de l’analyse de territoires de lynx de
différents pays occupés, mais elle reste incertaine étant donné la
variétés des méthodes de comptage.Pour les lynx des Vosges, ils vivent entre le Champ du Feu, le Val de Villé et le Val d'Argent.
Au début du printemps commence pour le lynx la saison des amours. Après une parade amoureuse de plusieurs jours, le mâle retourne à ses occupations tandis que la femelle part en quête d'un gîte pour mettre bas. Elle élève seule la portée de deux ou trois petits (jusqu'à 5) qui naissent deux mois plus tard. Ils quitteront leur mère dans le courant de leur deuxième année quelques semaines avant la naissance de la génération future.
Vers 1980, aux USA, le Lynx roux et le Lynx canadien ont été croisés avec le Chat Domestique (félis sylvestris catus) et pour produire un hybride fécond, qui après quelques générations "retravaillées", a donnée la race de chat américaine dite "Lynx Domestique" reconnue par les diverses sociétés félines . Ce chat est tout de même plus petit que le "Maine Coon" Américain, chat dont le poids peut aller jusqu'à 11 kg.
Le lynx est un animal protégé depuis le 19 septembre 1979 (Convention internationale de Berne). Cependant le commerce de peaux est admis sur le continent américain. Il est régi par des lois strictes pour éviter les abus. En France, il est réintroduit dans les Vosges et le Jura. Il y aurait environ une centaine d'animaux dans ces régions. Il réapparaît aussi dans les Alpes de manière passive (arrivée d'individus de Suisse) et dans les Ardennes (2 à 3 lynx y ont été récemment recensés[réf. nécessaire]).
En 2006, il y aurait moins de deux cents animaux sur les trois massifs .
Pendant longtemps le lynx a été un animal mal connu. Sa discrétion a permis la propagation de rumeurs qui lui ont causé du tort. En effet, on ne commence à bien connaître le lynx que depuis une cinquantaine d'années.
Un des risques pour le lynx qui doit beaucoup se déplacer pour chasser est la collision mortelle avec un véhicule (roadkill). Des écoducs commencent à compléter une stratégie naissante de corridors biologiques qui veut permettre à la faune et à la flore de circuler plus normalement dans un territoire de plus en plus fragmenté, mais ils sont encore en nombre très insuffisant.
Quatorze projets de réintroduction du lynx ont été mis en œuvre en Europe de 1970 à 2006, qui dont donné les meilleurs résultats en Slovénie, dans les Alpes suisses et dans le Jura.
Dans le Jura, le lynx a reconstitué un noyau de population qui semble pérenne, et il est devenu avec le tétras un des indicateurs de qualité des forêts et parfois le symbole d'une volonté de réparer les dégâts environnementaux.
Dans les Vosges, les derniers lynx auraient été tués au début du XVIIe siècle,
ou ont été victimes de la déforestation, de la raréfaction de leur
nourriture (les grands mammifères ont fortement régressé après la
révolution française) pour ne retrouver des populations importantes
qu'à la fin du XXe siècle.
Le projet vosgien de réintroduction a été initié en 1983, avec la
création d'un noyau de population complémentaire de celle qui s'était
déjà reconstitué dans le proche Jura. De 1983 à 1993 ce sont 12 mâles
et 9 femelles qui ont été relâchés. En 2006, on estime qu'il y aurait
30 à 40 individus dans la région, sur environ 2 000 km2 (densité : 1,5 à 2 lynx/100 km2).
La population vosgienne se reconstitue très lentement. Elle semble plus
fragile et vulnérable que la population jurassienne, notamment en
raison d'un braconnage persistant, des risques liés à la chasse ou à la
circulation automobile.