Le Château de la Roche

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 Dessin proposé aux élèves de CM1 et CM2 de l’Ecole Primaire de Waldersbach par
Michel Barech, instituteur, d’après un dessin de N.Mengus paru dans le numéro 175 de l’Essor intitulé « Aspect supposé du château de la Roche au XVème siècle.

A 820 mètres d'altitude, le château de la roche domine le village de Bellefosse. Son origine serait antérieur au 12ème : il est signalé sous l'appellation castellanus de rupe en 1180. Après avoir appartenu aux illustres familles De Ribeaupierre et De Rathsamhausen, il fut détruit en 1467 par l'évêque de Strasbourg et le comte de Salm.

Aujourd'hui subsistent les vestiges du donjon et les restes croulant du logis. Il est équipé d'un escalier réalisé par le Club Vosgien. Ainsi, du sommet du donjon,  on jouit d'une très belle vue sur le Ban de la Roche et la Haute Vallée de la Bruche et on comprend aussi mieux la position stratégique de ce château fort.

Plusieurs chemins permettent d'accéder à pieds au château de la Roche, mais si vous empruntez le chemin qui passe devant la ferme auberge puis à proximité de la ferme du Bas-Lachamp, vous aurez peut être la chance de voir un troupeau de bisons qui vit paisiblement depuis quelques années dans les pâturages au pied du château.

A noter également que la ruine du château de la Roche est un site d'escalade difficile, réservé aux bons grimpeurs.

Extrait du livre « Châteaux d’Alsace de villes en villages »
Bernard Vogler – Bernard J Naegelen
Ed.Oberlin

« Le château se dresse sur une crête rocheuse à 820 mètres d’altitude au Ban-de-la-Roche, au sud de Bellefosse, séparé de la montagne par une large faille.

Le château a probablement été fondé par les sires de Stein (La Roche), qui en sont les châtelains au XIIème siècle. Ce sont des ministériels de l’abbaye de Sainte-Odile.

En 1180 est cité un Dietrich de la Roche. A partir de 1284, le site est détenu par la famille von Rathsamhausen zum Stein, une famille noble d’origine ministérielle. Au XVème siècle, ses membres deviennent de véritables chevaliers-brigands, en particulier Jerotheus dit le Jeune, associé à Wecker de Linange, ce qui amène l’évêque de Strasbourg et le duc de Lorraine, probablement associés à d’autres puissances comme la ville de Strasbourg, le margrave de Bade et le sire de Lichtenberg, à assiéger pendant huit jours et à démanteler le château conquis grâce à l’emploi massif d’armes à feu en 1469. La tradition orale bruchoise a conservé le souvenir de la canonnade qui ruina le château. Bien que couvert de dettes, Jerotheus demeure encore en 1480, possesseur de la moitié du château, et entreprend une tentative de reconstruction qui se solde par un échec. Désormais, le château est définitivement en ruine, tandis que les deux compères s’engagent sous la bannière des ducs de Lorraine. Jerotheus a donné naissance à la légende d’un grand chien noir qui serait son âme.

L’étroitesse du rocher a considérablement réduit le développement architectural du château : il ne comporte qu’un petit logis flanqué d’un donjon assez vaste en blocs de grès rose du début du XIIIème siècle. Au pied du rocher, on peut encore déceler les vestiges d’un second bâtiment. La vaste basse cour est protégée par une tour de flanquement. Il en subsiste des vestiges, ainsi que des fragments de courtine.

E, 1584, les ruines sont vendues, comme tout le Ban-de-la-Roche, au duc Georges-Jean de Veldenz (cf. La Petite Pierre). Le dernier seigneur fut le baron Jean de Dietrich.

A la fin du XIXème, la Société pour la conservation des monuments historiques y effectue des travaux de consolidation. Actuellement, la ruine est propriété privée.

Le village le plus proche est Bellefosse, membre de la seigneurie du Ban-de-la-Roche, formée de huit communautés, qui a partagé le sort du château, à savoir les Rathsamhausen, jusqu’en 0584, puis les ducs de Veldenz jusqu’en 1684. Au XVIIIème siècle, la seigneurie a été acquise successivement par les d’Angervilliers et le baron Jean de Dietrich.

Cette seigneurie, qui a acquis une notoriété européenne durant le très long ministère (1767-1826) de Jean-Frédéric Oberlin, a été une région très pauvre, défavorisée par la médiocrité des sols, une forte pluviosité et de fortes pentes. Elle a vécu des ressources de la forêt, de l’élevage et de l’exploitation des mines de fer. Les rapports avec le châtelain n’ont posé de problèmes que sous Jerotheus, un Raubritter brutal et sans scrupules avec ses sujets : il les a surchargés de corvées et autres servitudes, au point même de les torturer suivant son bon plaisir.

A partir du début du XIXème siècle, Jean-Frédéric Oberlin a contribué à modifier l’économie par une révolution agricole, la création d’un artisanat, le tissage de coton à domicile et l’implantation d’une grande industrie textile, qui a malheureusement disparue après 1950. »